Planète Ocora
par Aliette de Laleu
“Ce matin dans notre atelier, la mine est basse et l'œil brillant. Là-haut au chemin du brûlé, ils ont tué des innocents. Il faudrait reprendre le travail, comme si rien ne s’était passé. Je crois n’en être plus capable, ils ont tué des ouvriers.”
Que racontent les chants populaires de notre pays ? Et comment les nouvelles générations d’instrumentistes, chanteurs et chanteuses s’en emparent pour créer de nouvelles interprétations et de nouveaux regards sur ces textes et ces mélodies ? La musique populaire, qu’elle vienne d’Occitanie, de Bretagne ou du centre de la France, continue de raconter notre monde. Dans cette soirée au Carreau du temple autour de l’émission Planète Ocora, trois ensembles viendront proposer leur (ré)interprétation de ces chants et de ces musiques.
Le Breton CRAZE ouvrira le bal avec un des instruments les plus populaires en Bretagne, le biniou. Ici pas de bombarde pour l’accompagner comme l’exige parfois (même souvent) la tradition. Le biniou résonne seul, brut, accompagné par un léger dispositif électronique. Le musicien nous emmène dans sa danse, dans sa transe, et revisite complètement notre rapport au temps. Nous sommes hier et aujourd’hui, dans un rituel sacré millénaire et sur une scène contemporaine du 21e siècle à la fois, nous sommes face au magicien CRAZE.
Autre terre de musique, de chants, d’instruments traditionnels et de légendes, l’Occitanie sera à l’honneur cette soirée avec l’ensemble Aàgut. Trois voix de femmes, Caroline Sasal, Angélique Zaini et Miriam Le Guen, accompagnées par les percussions d’Alan Blum, nous embarquent dans les pics et rivières des Pyrénées et du Béarn jusqu’à la Galice. Un voyage dansant, chantant, tantôt riche en harmonies et énergie vibrante, tantôt épuré, comme pour reconnecter à la simplicité des musiques ancestrales…
Le plateau accueillera pour terminer cette soirée les 10 chanteurs de l’ensemble Les Mécanos. Blouses bleues, clés à molettes et tambours, Les Mécanos reprennent des chansons populaires qui puisent leur racine dans l’histoire de leur région : le bassin industriel de Saint-Etienne et ses alentours. Ces chants de lutte, en français ou en occitan, sont accompagnés par un ingénieux dispositif de percussions et nous font entendre des textes puissants qui résonnent encore forts dans notre société contemporaine.
Emission enregistrée le 10 février pour une diffusion les samedis 15 et 22 février à 23h