Pour une fidèle, je suis une fidèle, vous savez. Voici plus de quarante ans que je suis abonnée aux concerts de Radio France. J’ai connu Pleyel et les soirées présentées par Jean Fontaine, et je garde une tendresse pour les années de Kurt Masur à la tête de l’Orchestre National de France avec des symphonies de Chostakovitch très engagées, et puis aussi le cycle consacré à Mahler que dirigeait Daniele Gatti ; tout cela compose de merveilleux souvenirs… du Théâtre des Champs-Élysées ! Puis est venu l’Auditorium. Vous me dites qu’il a dix ans ? J’ai peine à le croire. J’ai l’impression que c’était hier. C’est drôle, car l’une des premières choses auxquelles je songe à propos de l’Auditorium de Radio France, avant même son confort et son acoustique qui, à mes oreilles, renouvelle l’expérience du concert, c’est sa situation : une salle pareille, en plein de cœur de Paris, c’est un luxe, non ? En sortant du hall principal, le soir, vous vous retrouvez face à la Seine et la ville illuminée. En compagnie d’amis pour lesquels j’achète des places, nous avons alors un petit rituel, qui est de traverser le Pont de Grenelle tous ensemble pour échanger nos impressions sur la soirée. Quelle que soit la météo ! Nous prenons toujours des places sur le côté gauche quand on rentre dans la salle, de façon à avoir une bonne vision du chef et de l’orchestre. Nous aimons beaucoup cette zone-là. Et puis j’adore l’acoustique et l’esthétique de l’Auditorium, c’est une salle très réussie. En général, j’aime entendre la musique française du début du XXe siècle – j’ai goûté en particulier la programmation très sympathique autour de Ravel, Saint-Saëns, Debussy – et les Russes. Je suis venue il y a quelques semaines au récital « Pianomania ». J’ai beaucoup d’attraits aussi pour les cinés concerts, j’aimerais qu’il y en ait davantage. J’éprouve enfin un grand intérêt pour l’orgue. En plus de l’offre d’abonnement très avantageuse, j’ai l’impression que l’éclectisme des concerts de Radio France me parle : depuis que je me rends à l’Auditorium, ma curiosité s’est aiguisée.
