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Pleins feux sur les cuivres
Bugles, cors, cornets, saxhorns, tubas et trombones vont livrer leurs secrets à travers un conte ayant pour héros un (mini) ogre.
Croiser un ogre au détour d’un livre ou d’un spectacle est rarement de bon augure. Cette créature menaçante et vorace n’inspire rien qui vaille. Mais que savons-nous réellement de l’ogre ? Le conte musical Les cuivres du mini ogre écrit par Édouard Signolet se propose d’aborder cette question. Ce récit initiatique dévoile l’enfance d’un ogre qui, chose très étonnante, est un fabuleux mélomane. Rien de tel qu’une ribambelle d’instruments aux sons polis comme un diamant pour faire vibrer les cieux et décider du temps qu’il fait, en bas, sur la terre où s’agitent les humains.
Dans la continuité du précédent programme, Jack et le haricot magique, le trompettiste David Guerrier explore avec gourmandise les instruments de la famille des cuivres qui restent, selon lui, encore méconnus du grand public, en particulier des enfants : « Nous avions envie de les faire connaître et de les mettre en valeur. » Les morceaux sélectionnés – et pour certains adaptés – par David Guerrier sont issus du répertoire anglais. Comme l’expliquent les musiciens-interprètes de l’Ensemble de cuivres de l’Orchestre Philharmonique de Radio France, ce programme offre « un très large choix dans des styles et univers contrastés : des petites pièces typiques du brass band du début du XXe siècle, telles Lizzie Polka de John Hartmann ou The Jester de J.A. Greenwood, des raretés tel le trio Cornet Carillon de Ronald Binge, mais aussi du répertoire plus romantique qui sonne merveilleusement aux cuivres […] et des pièces originales, tels le Quintette pour cuivres de Malcolm Arnold ou la Romance du Concerto pour tuba de Vaughan Williams. »
Ainsi, au fil des scènes, le cornet, le bugle, les saxhorns ténor et baryton, l'euphonium et les plus classiques trompette, cor, trombone et tuba dévoilent leurs secrets. David Guerrier confie que « les cuivres possèdent un atout dans l’émission du son sur les autres instruments ; ce ne sont ni les cordes ni les anches qui vibrent, mais [les] lèvres : la vibration est produite par le corps humain. Cela donne une dimension très organique » qui se conjugue merveilleusement à la voix pleine de panache de la récitante, Amandine Dewasmes. Le trompettiste explique que « la musique peut soutenir le texte, l’illustrer, créer, ailleurs, une atmosphère fugace ou représenter un sentiment. Elle peut aussi symboliser une action qui ne serait pas décrite ».
Le concert jeune public Les cuivres du mini ogre sera donné le 20 novembre 2024 au Studio 104, à l’occasion d’un triple anniversaire : le 35e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant, les 60 ans d’Unicef France et le 100e anniversaire de la première Déclaration des droits de l'enfant. Il s’inscrit dans le cadre d’une semaine dédiée à l'Unicef à Radio France, avec le premier forum pour la jeunesse « Hope » et un grand concert de l’Orchestre Philharmonique qui se clôturera par un appel aux dons. Il ne manquait qu'une proposition pour les enfants eux-mêmes. Les cuivres du mini ogre y répond pleinement en conviant petits et grands à ce moment musical aussi gargantuesque que féerique.
Anne-Valérie Guerber
