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Les inconnus dans la maison

Vítězslava Kaprálová (1915-1940)
Une vingtaine d’opus, une bien courte vie. Fauchée à l’âge de 25 ans, Vítězslava Kaprálová écrit ses premières pages encore enfant et devient la première femme à étudier la composition et la direction d’orchestre au Conservatoire de Brno, sa ville natale. À Prague où elle se perfectionne, elle rencontre Bohuslav Martinu, qui influencera son parcours et son esthétique, avant de s’installer à Paris en 1937. Elle y suit les cours de direction de Charles Munch et côtoie, entre autres, Milhaud, Honegger ou Florent Schmitt. La même année, elle dirige la création de sa propre Sinfonietta militaire, à Brno, à la tête de la Philharmonie tchèque, qui lui vaudra un franc succès. Vítězslava Kaprálová s’éteint à Montpellier, des suites d’un cancer. On lui doit encore un concerto pour piano, des chœurs et divers cycles de mélodies.

Geoffrey Gordon (né en 1968)
Auteur, depuis une vingtaine d’années, d’une centaine de pièces, notamment chorales et orchestrales, ainsi que de partitions pour le théâtre, le cinéma et la danse, le compositeur anglo-américain Geoffrey Gordon est joué dans le monde entier, à la fois par des formations symphoniques (Müncher Philharmoniker, Philharmonia, Cleveland Orchestra) et des ensembles spécialisés (Ensemble Modern). Après avoir mis en musique William Blake (Mad Songs), ce parfait francophile s’est tourné vers la poésie de Mallarmé pour honorer la commande de Radio France Ses purs ongles très haut. Discret, il se refuse à expliquer les influences de sa musique : « Le grand sculpteur britannique Henry Moore disait que donner trop d’informations sur une œuvre d’art enlevait une partie du mystère » confie-t-il.

Wilhelm Killmayer (1927-2017)
Le nom de Wilhelm Killmayer est resté pour le moins discret. Il a surtout pâti de sa prise de position contre le sérialisme. Contemporain de Boulez, Xenakis ou Ligeti, il se distingue de leurs démarches modernes en restant attaché à une musique néoclassique et fortement mélodique. Formé à Munich, entre autres auprès de Carl Orff, il développe un langage dont les atmosphères très introspectives contrastent avec un sens de l’humour musical aigu, comme en témoigne l’opérette Yolimba. Quand il s’installe en 1960 à Francfort, une intense période de création commence : plusieurs cycles de lieder sur des poèmes de Friedriech Hölderlin et Joseph von Eichendorff voient le jour. La joie de vivre (1996) est imaginé pour l’effectif des premières symphonies de Haydn.
