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La Playlist de Jules Verne

Publié le mer 26/02/2025 - 09:30
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Photo : Christophe Abramowitz
Photo : Christophe Abramowitz
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Auteur de nombreux romans d’anticipation, le célèbre écrivain Jules Verne aurait sûrement été ravi de pouvoir créer sa playlist afin d’écouter de la musique à volonté. Imaginons un instant que l’auteur nous donne lui-même un aperçu de ses goûts musicaux à travers quelques éléments relatifs à sa vie et à son œuvre.  

  1. Aristide Hignard : « Quel aimable financier », air bouffe tiré de Colin-Maillard 

J’aimerais d’abord me rappeler mes jeunes années à Paris en écoutant un air plein d’entrain tiré de cet opéra-comique joué en 1853 et pour lequel j’avais écrit le livret. Eh oui, on l’oublie trop souvent, mais figurez-vous que j’ai d’abord travaillé comme secrétaire au Théâtre-Lyrique, institution importante de l’époque où j’ai fait jouer quelques ouvrages composés par mon grand ami Aristide Hignard, né à Nantes comme moi. 

  1. Beethoven : « Allegretto » de la Septième Symphonie 

Dans mon esprit, c’est une transcription de cette musique bouleversante que joue le capitaine Nemo, héros de Vingt Mille Lieues sous les mers, dans son sous-marin le Nautilus. Assis à son piano-orgue, il passe des heures entières à connaître des « extases musicales » qui l’entraînent « hors des limites de ce monde ». 

  1. Massenet : Retraite du régiment Préobrajensky 

Cette musique militaire au rythme vigoureux accompagnant une retraite aux flambeaux est pour moi étroitement associée au triomphe que remporta ma pièce Michel Strogoff au théâtre du Châtelet à partir de 1880. Jules Massenet avait orchestré pour fifres, tambours et trompettes un motif russe qu’interprétaient sur scène les cavaliers de la Garde républicaine. 

  1. Offenbach : « Rondeau de l’obus » du Voyage dans la Lune 

Adaptation on ne peut plus fantaisiste de mes romans De la Terre à la Lune et Autour de la Lune, l’opéra-féerie d’Offenbach leur emprunte néanmoins le moyen de locomotion de ses voyageurs. L’amusant trio « Dans un obus qui fend l’air » est un galop qui évoque le « train d’enfer » du projectile que j’ai imaginé pour traverser l’espace. 

  1. Mozart : Quatuor à cordes en fa majeur, K. 168 

Grand amateur de musique de chambre, j’ai choisi comme héros de L’Île à hélice les membres d’un quatuor à cordes. Après avoir parcouru pendant près d’un an une partie de l’océan Pacifique sur une gigantesque île artificielle où ils divertissent des milliardaires, les musiciens se retrouvent finalement à San Diego, où ils remportent un de leurs plus brillants succès avec ce splendide quatuor de Mozart. 

  1. Bernard Herrmann : bande sonore du film Voyage au centre de la terre 

Parmi les musiques composées pour les nombreuses adaptations cinématographiques de mes œuvres, celle-ci me semble la plus réussie. Si l’on associe d’abord Herrmann à quelques-uns des chefs-d’œuvre de Hitchcock, Herrmann s’est également surpassé en créant des atmosphères absolument saisissantes pour le magnifique film d’Henry Levin. 

  1. Philippe Hersant : Le Château des Carpathes 

Mon roman Le Château des Carpathes, dans lequel l’art de la défunte cantatrice la Stilla est préservé grâce à des appareils phonographiques permettant une captation audiovisuelle, appelait naturellement une adaptation lyrique. Philippe Hersant a brillamment relevé le défi avec cet opéra au langage musical envoûtant et d’une grande efficacité dramatique. 

Playlist imaginée par Louis Bilodeau 

Jules Verne - Crédit : BnF, Département Littérature et art

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Voyage au centre de la terre

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